En 2017, date de début des études, le club de tennis de Roubaix doit faire l’objet d’une extension : son niveau d’équipement insuffisant (deux terrains couverts et 6 terrains extérieurs ) limite en effet son développement –
Il bénéficie par ailleurs d’un atout majeur car il est l’un des seuls clubs au Nord de Paris exclusivement dédié à la terre battue naturelle et il se situe dans un cadre urbain remarquable.
SMD a été retenu pour ce projet de développement des installations du club :
Création de 3 courts de tennis couverts, d’une zone spectateur et de vestiaires –
Reconstruction du mur d’enceinte du site
Au-delà du programme énoncé, l’agence séduite par les potentialités paysagères et urbaines du site (une enclave boisée dans la ville) a porté la réflexion sur l’ensemble du lieu afin que le projet soit l’occasion de la création d’un véritable espace paysager structurant et qualitatif pour le quartier et la ville.
Les études ont visé la prise en compte globale des problématiques et des enjeux.
Notre projet résolument contemporain s’attache à composer avec son environnement immédiat ; il participe au renouvellement de l’image du quartier tout en mettant en valeur les éléments remarquables, notamment les arbres repérés.
Ce programme confronté aux contraintes budgétaires a fait l’objet d’une décomposition en tranches ferme et optionnelles.
Le projet répond par une réflexion sur les articulations entre les différentes phases qui pourront être validées avant, pendant ou après la réalisation de la tranche ferme.
Au-delà, l’existence sur le site d’une halle existante vétuste a été prise en compte pour permettre dans un futur proche ou lointain de trouver une articulation avec les nouveaux équipements.
Les échanges avec les membres du club ont permis de préciser le programme et de définir les grandes orientations pour la halle couverte :
– Les trois courts sont contigus et abrités sous une enveloppe supportée par une série de portiques sans porteur intermédiaire ; le dispositif assure la visibilité optimale d’un court vers l’autre.
L’enveloppe isolée maintiendra une température minimale à 12° pour un jeu plus confortable l’hiver ; une absorption acoustique est prévue pour limiter les effets de réverbération du bruit.
– Un éclairement naturel sera assuré à la fois par des ouvertures latérales en pignon et en toiture. Le traitement de ces ouvertures en polycarbonate garantit une bonne répartition lumineuse sans risque d’éblouissement. Les ouvertures sont néanmoins plus réduites au Sud pour limiter le soleil direct.
Par ailleurs, le polycarbonate translucide ne laisse pas passer la vue pour préserver la tranquillité des joueurs.
Mais le projet s’applique aussi à dépasser ces objectifs en proposant une architecture qui entre en dialogue avec l’existant et respecte le caractère du lieu.
Volumétriquement, il se construit à partir des gabarits imposés par la réglementation de la FFT ; pour minimiser la compacité liée à la nature de l’équipement et alléger visuellement le bâtiment, la volumétrie est décomposée.
Le projet prend en compte les arbres centenaires : l’implantation de la nouvelle halle couverte est directement déterminée par les distances racinaires minimales avec les plus vieux arbres du site.
Au-delà de ces contraintes techniques de la préservation des arbres, il s’agit de trouver des relations spatiales et visuelles entre le nouvel équipement et son environnement.
Le projet préserve mais tire aussi partie du site :
– En façade nord, une large ouverture en vitrage clair donnera une vue sur l’un des plus beaux hêtres du site.
– En façade sud, l’espace spectateur s’ouvrira visuellement sur le plus vieil arbre du site aujourd’hui enclavé entre la halle existante et l’arrière des tribunes.
Compte tenu de la vétusté de la halle existante, le projet est conçu pour fonctionner parfaitement dans l’hypothèse du maintien de cette salle tout comme dans l’hypothèse de sa reconstruction.
Dans cette hypothèse l’espace spectateur pourra s’étirer pour assurer une continuité avec le nouvel équipement.
Le projet trouve son expression du caractère du site : les façades en mélèze respectueuses de l’environnement vont griser avec le temps ; ce caractère brut sera contrebalancé par une mise en œuvre aux détails soignés pour tous les points particuliers du bâtiments (jonctions avec la toiture, angles particuliers)
Ponctuellement en façade ouest et pour contribuer à l’allègement visuel du volume, l’enveloppe est interrompue par trois ensembles dans lesquels la pose du bois est modifiée ; d’une pose verticale on passe à une pose horizontale accompagnée d’une diminution de la dimension des lames.
Ce détail du travail de l’enveloppe accompagne un dispositif de portes coulissantes qui permettra en été d’assurer une continuité visuelle entre courts extérieurs et courts couverts mais sera aussi un complément de ventilation de la salle.
Parallèlement cette modification dans la modénature du bois permet d’inclure les éléments de ventelles indispensables à la bonne ventilation naturelle de la salle et des courts en terre battue.
En façade Est, le bac de couverture se retourne pour former le revêtement de façade en lieu et place du bois. Les ondes de ce bac sont choisies pour reprendre une échelle de modénature proche de celle du bois.